Réhabiliter une grange de montagne

Pierres sèche, bois, ardoises (et parfois des ajouts bricolés au fur et à mesure des époques), les matières sont là, ainsi que la forme architecturale caractéristique de la grange, finalement si simple et qui fait tout son charme.

Ces vieilles bâtisses à rénover sont de plus en plus attractives et recherchées pour leurs beaux volumes, le caractère brut de la pierre et du bois, et avant tout leur emplacement, souvent perchées dans un environnement à couper le souffle.

Les granges de montagnes sont traditionnellement implantées dans la pente, les pignons orientés Nord-Sud, permettant d’accéder d’un côté au fenil (à l’étage) pour entreposer plus aisément la paille et autres récoltes, au-dessus de la bergerie accessible directement par le bas de l’autre côté, ou au centre parfois avec un accès en demi-niveau. Ainsi, la bâtisse se trouve partiellement enterrée ce qui, dans le cas d’une grange largement ventilée, ne posera aucun problème d’humidité. Ce n’est malheureusement pas le cas lorsque l’on souhaite en changer la destination.

Le projet qui nous intéresse actuellement est celui d’une grange situé à 1400m dans le petit village de Gouaux de Larboust, et concerne la réalisation d’une habitation sur une partie de cette grange et la remise en état de la couverture, charpente et maçonneries de l’ensemble de la bâtisse. La faisabilité remise au client récemment, a permis d’aborder à la fois les premières idées d’aménagement, les points techniques et postes importants du projet, ainsi qu’une estimation sommaire, pour mettre en perspective les envies et les moyens de notre client.

Première approche et parti pris en quelques coups de crayon

Contrairement aux habitudes et modes de vie les plus rependues, nous avons pris le parti de proposer d’installer les espaces de nuit en RDC, partiellement enterrés dans notre cas, et les espaces de vie à l’étage, dans le volume le plus intéressant, le plus facile à ouvrir également puisqu’habillé de bois en pignon. Cette configuration, outre l’avantage de profiter des plus beaux volumes pour les pièces à vivre, offre un confort thermique plus optimal, les niveaux les plus bas présentant toujours quelques degrés de moins.

L’espace restreint alloué au projet nous incite à optimiser l’organisation, intégrant dans une ‘’boite’’ autostable (pour alléger les planchers) les espaces humides et un maximum de rangements. Ce volume qui recouvre une sde, sanitaire et cuisine est surplombé d’une mezzanine abritant un espace de nuit supplémentaire, éclairé en second jour par une verrière donnant sur le séjour en double hauteur.

Des points techniques et structurels à traiter avec le plus grand soin

Le premier point délicat à traiter sera celui de l’humidité des murs en pierre sèche enterrées, dans une pente qui amènera toujours de l’eau déperlant de la montagne, et ainsi des désordres au niveau des parois intérieures. L’une des solutions possibles, pourra être de travailler sur le drainage intérieur en créant un système de double paroi et de lame d’air, accompagné d’une cunette périphérique pour évacuer le surplus d’humidité (plutôt que de traiter l’étanchéité de manière classique par l’extérieur sans pouvoir toujours éliminer le problème d’humidité).

Le mur pignon sud quant à lui, le seul n’étant pas enterré, peut se permettre de respirer, jointé à la chaux de manière traditionnelle, l’habitat peut ainsi profiter de l’inertie de la pierre.

Les murs en pierre, épais mais fragiles, mériterons d’être repris par endroit, voir tenus par le plancher recréé. Des murs à ossatures bois, viendront recréer une coque intérieure pour alléger les planchers, fermer les pignons, et pourquoi pas répondre à ce problème d’humidité…

Mais tout cela n’est qu’une première esquisse, la réflexion n’est qu’à son début, nous vous en dirons plus un peu plus tard !