Habiter une grange

Sujet récurrent mais si passionnant de transformation de ces étables en pierre sèche, que l’on rêve d’investir.

Pubilé le 

La pierre est là, ainsi que la charpente simple et apparente de l’étage complètement ouvert qui caractérise traditionnellement cette bâtisse.

Le projet est une transformation et réhabilitation de grange de village de montagne en un logement d’habitation secondaire. Celle-ci est positionnée sur une petite parcelle en bord de route d’une commune situé dans un secteur de patrimoine sauvegardé.

Elle n’échappe évidemment pas à la configuration de bâtisse adossée à la montagne, encastrée dans la pente, permettant à l’origine d’accéder directement à l’étage par l’arrière afin d’y stocker le foin. Parfaitement orienté, l’étage s’ouvre sur le grand paysage. Des bois brut écorcés permettent de maintenir le foin et de laisser l’étage complètement ouvert et ventilé.

Un langage architecturale fort que nous avons souhaité conserver et mettre en valeur : La pierre apparente du bâti jointé à la chaux, les ouvertures existante ou créée en RDC encadrée de bois massif, la charpente instable et trop légère renforcée et mise en valeur.

Une extension créant un abri couvert semi clos vient s’accoler à la grange, en un volume simple et discret et partiellement habillé de bois ajouré côté sud. Cette écriture reprise pour les volets bois de l’ouverture du RDC permet ainsi d’isoler la pièce de nuit de la rue.

Les pièces de vie s’installent ainsi à l’étage profitant des volumes, de l’ouverture et de la vue sur le paysage. Pour mieux conserver le grand volume et un voligeage apparent dans l’esprit de la bâtisse, l’isolation de la toiture sera faite par l’extérieur, avec une finition en ardoise traditionnelle.

Cette apparence massive des granges n’est pourtant qu’illusions, des murs épais sans fondations, maçonnés et jointés à la terre, une charpente « à l’espagnole » sans contreventement qui poussent les murs vers l’extérieurs et crée des fissures et fragilise la maçonnerie, des renflements dans les murs en pierre poussés par l’humidité. De nombreux points techniques sont à étudier très attentivement.

Enfin comme tous les bâtiments anciens en pierre construits à flanc de montagne, elle n’échappe pas à la problématique d’humidité et de ruissellement venant de la pente; l’eau s’infiltre entre les pierres. Mais jusqu’alors la ventilation naturelle des granges limitait les problèmes liés à l’humidité, l’application de chaux faisait le reste du travail. Pour une transformation en habitation, il convient alors de créer un système de contre-cloison maçonnée et ventilée pour éloigner les doublages intérieurs créés du mur d’origine au niveau de toutes les parties enterrées. De la même façon une dalle saine permettra de se protéger de l’humidité venant du sol, sans trop décaisser le niveau bas pour ne pas fragiliser les murs qui n’ont aucunes fondations; et pourquoi pas un système de dalle en béton de chanvre qui permettrait une régulation hygrométrique. Ce projet en cours de permis de construire nous laisse encore beaucoup de possibilité et de réflexions techniques à envisager.

Plus d'articles

Enduit en terre crue

Osez les enduits intérieurs en terre crue

Optimiser l'espace à vivre

Réhabiliter une grange de montagne

Envie de
nous contacter ?
envoyez-nous un mail !
tipy architecture © 202319 rue des martyrs de la Résistance 31110 Bagnères de Luchon